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Dinan Portrait d’artiste. Céline Jégou et sa drôle de meute

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Cette Dinannaise est devenue artiste sur le tard. Aujourd’hui, Céline Jégou se dévoile au

grand jour. Et expose à Dinan ses chiens parés d’anciens canevas.

08/04/2015 à 22:57 par Bernadette RAMEL

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A 50 ans, la Dinannaise Céline Jégou est une toute « jeune artiste », car cela fait seulement quelques années qu’elle montre son travail au public. Pourtant, elle a toujours été créative. En la matière, cette Finistérienne d’origine a de qui tenir. « Ma grand-mère était couturière et brodeuse. Elle faisait des costumes bretons, des rideaux en crochet, des nappes, des chemins de tables… Je la regardais faire, mais elle n’avait pas vraiment le temps de m’expliquer. J’adorais aller en cachette dans son grenier où il y avait plein de boutons, des malles remplies de tissus ou de patrons. »

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“Je voulais que ça brille !”

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Céline se souvient particulièrement d’une de ses créations de jeunesse. « J’avais intégré un cercle celtique et il me fallait donc un costume. J’avais trouvé un joli tablier de velours de soie qu’il fallait broder. J’ai voulu donner un coup de main à ma mamie : j’ai ajouté des paillettes, des couleurs… J’étais déjà fan de Christian Lacroix et je voulais que ça brille ! Inutile de dire que ça n’a pas vraiment été homologué au festival de Cornouailles, mais tout le monde me prenait en photo ! »

Après un passage à la fac, « sans trop de conviction », Céline a tenu un bar à Doëlan, en Clohars-Carnoët, sa commune d’origine. « J’aimais l’échange avec les gens. Ça marchait bien, on faisait des concerts. On a reçu des groupes à leurs débuts comme Les Têtes Raides, les Négresses Vertes, Pascal Obispo… »

Bien plus tard, à Dinan, elle sera correspondante locale de presse pour Le Petit Bleu, puis animatrice dans les centres de loisirs de la Ville. « J’aimais trouver des activités manuelles pas communes à faire faire aux enfants. Je les testais avec mes trois filles. » Et elle continuait de créer pour sa famille : des personnages pour l’une de ses filles fan de Tintin, des mobiles pour les naissances, des habits. « Je n’imaginais pas en faire mon activité. On me suggérait de créer une boutique mais je n’osais pas. »

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Plus beaux que le « Balloon dog »

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C’est en réaction au célèbre « Balloon dog » de Jeff Koons que Céline Jégou décide un jour de faire ses propres chiens. « Ça m’agaçait de le voir revendiquer un art populaire alors que ses œuvres se vendent des millions de dollars. Et puis je les trouve moches, ses chiens ballons ! »Les siens, elle les voulait plus beaux, « plus libres ». L’intérieur est constitué de papier journal compressé. Pour le pelage, « j’ai d’abord essayé des collages de papier, mais ça ne ressemblait à rien ». L’idée lui vient d’utiliser des vieux canevas, des tapisseries, chinés en vide-greniers. Ainsi parés – avec la tête de la Joconde, des Bretonnes, des marins ou des scènes de chasse – ses chiens font… mouche. « Je m’en suis rendue compte la première fois que j’ai exposé, chez Tartine de Laine, à Dinan. Ils touchent les gens. »

C’est alors que Céline va frapper aux portes des galeries d’art de la place des Vosges, à Paris, « avec un chien sous le bras ». « J’étais morte de trouille ! Mais le 4e galeriste a aimé et il a voulu voir « la meute ». J’en avais six autres dans ma voiture, il les a tous pris ! » De là, plusieurs ont été vendus et Céline en est la première étonnée. Ses canidés se retrouvent exposés à Londres, à Bruxelles, Toulouse, Nantes ou La Baule.

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La galerie “Vie de chien” à Dinan

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Depuis deux semaines, on peut les admirer aussi à Dinan, avec d’autres créations de notre jeune « plasticienne textile » et aussi les œuvres de Frédéric Lecaime et Cool Diabang. Les trois artistes ont en effet intégré un seul et même lieu, au 1, rue Sainte-Claire. Leur galerie d’art s’appelle « Vie de chien ». « On voulait quelque chose de décalé, qui interpelle. C’est un ami qui a trouvé ce nom-là. »

Céline y semble comme un poisson dans l’eau. « J’ai le sens du collectif, j’aspire à travailler avec d’autres personnes, c’est stimulant. » Et puis elle voit les gens s’émouvoir, rire même, en voyant ses chiens. « Je suis une pessimiste mais ce que je fais est joyeux. Je travaille sérieusement, mais je ne me prend pas au sérieux. Si je peux faire sourire les gens, c’est déjà quelque chose ! »

Bernadette RAMEL

Céline Jégou expose avec Frédéric Lecaime et Cool Diabang à la galerie « Vie de chien », 1, rue Sainte-Claire. Ouverte tous les jours de 10h à 13h et de 14h à 19h. Elle participe aussi à l’exposition du collectif Artnythorinque, du 18 au 26 avril, de 11h à 19h, à la Maison du Gouverneur à Dinan.

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Bernadette RAMEL

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Céline Jégou transforme les canevas en sculptures

Dinan - Modifié le 29/09/2013 à 19:37

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Christelle GUIBERT. 


Elle a été animatrice du service Enfance jeunesse de la Ville jusqu'en 2008. La Dinannaise expose aujourd'hui ses oeuvres à la foire internationale d'art contemporain de Londres.</P>

 


C'est « un concours de circonstance » typique de ces temps de crise : Céline Jégou a « profité » du chômage pour... devenir artiste. Ses oeuvres sont actuellement exposées à la foire d'art contemporain de Londres, sous la bannière d'Artima, galerie de la prestigieuse place des Vosges, à Paris, la première à repérer ses sculptures recouvertes de canevas.

La Dinannaise se revoit encore « tremblante » d'émotion en poussant la porte. « Il fallait oser », dit-elle. Malgré les encouragements de son compagnon, elle doutait de son talent, « de l'accueil » que le milieu de l'art lui réserverait.

Imagination et improvisation

À Dinan, les enfants qui ont fréquenté le centre de loisirs, entre 2001 et 2008, ne seront pas étonnés de ce parcours. Elle avait des mains en or, savait improviser des activités manuelles avec deux trois matériaux de récup'. Aujourd'hui, ces enfants, « jeunes adultes », s'arrêtent encore pour lui faire la bise, dans la rue. Notamment les filles dont les yeux brillaient quand elle débarquait avec un stock de tissus, glané dans des boutiques, comme Tartine de laine, rue des Écoles.

« La couture, comme activité manuelle », ça pouvait paraître désuet. C'était rock'n'roll avec cette petite-fille de couturière, originaire de Doëlan (Finistère). Tenez, son premier costume breton, brodé avec l'aide de sa grand-mère : « Je le voulais avec plein de perles, de brillants. Il ressemblait davantage à du Christian Lacroix qu'à une tenue traditionnelle bretonne. J'ai fait sensation au festival de Cornouaille ! »

Céline était ado. La quarantaine ne l'a pas assagie. Ses oeuvres contiennent toutes ses influences : broderies de son enfance, premiers émois de cinéma, références aux grands artistes, personnages populaires mythiques. Elle les trouve dans une matière première originale : des vieux canevas qu'elle chine sur des vide-greniers. « Je sens des vendeuses hésitantes, quand je m'apprête à les désencadrer. Elles ont passé tant d'heures à l'ouvrage. Puis elles se réjouissent quand je leur montre mon travail. » Le canevas de mamie s'offre une deuxième vie, en servant de peau à une oeuvre d'art.

Ses premières sculptures ont pris la forme d'un chien. Proche de ceux créés par Jeff Koons ou Keith Haring, artistes américains dont elle aime le travail. Récemment, Céline a viré « western » avec des cactus géants. Sa dernière oeuvre (photo), baptisée Dynastie, assemble côte à côte un portrait de la Liseuse - « de Fragonard, un grand classique des canevas » - et un Poulbot taquin. Une promiscuité jamais osée dans l'art.

Depuis deux ans, ce sont les Anglais qui adorent les sculptures de la Dinannaise. Nul n'est prophète en son pays...

 À lire. Dans ce dimanche Ouest-France, Céline Jégou dans la page Images consacrée au textile dans l'art contemporain.

Renseignements : www.celine-jegou.com
 

Lamballe. Céline Jégou expose à Regards sur les arts

Publié le 30/09/2016 à 16:31

 

Céline Jégou, ou l’art du canevas contemporain, expose à la collégiale

Notre-Dame de Lamballe. Les œuvres de l’artiste ne laissent pas

indifférents. C’est une débauche de couleurs… et de passion.

Trois questions à Céline Jégou, 51 ans, artiste.

 


Depuis quand êtes-vous plasticienne ?

Plasticienne a un sens large. Comme j’avais une prédilection pour le textile, je me suis lancée dans la création. Je suis donc une plasticienne textile. Je suis professionnelle depuis 7 ans et je fourmille d’idées. Je trouve la matière première dans les brocantes. Parfois on me dit : vous avez un sacré passe-temps ? Et non, c’est mon travail !

Ce sont des œuvres particulières ?

Oui, on me le dit régulièrement. Certains pensent que c’est facile, mais il faut une rigueur et une technique qui a beaucoup d’importance. Moi, je travaille sur des supports en dur avec du papier compressé, puis encollé avec différentes colles. Je dois trouver une certaine densité. Je ne compte pas le nombre d’heures que je passe sur une création. C’est ça quand on est passionné !

Vous avez des thèmes de prédilection ?

J’aime aborder le thème de la nature dans mes créations, mais aussi le rapport homme-animal. J’avais par exemple lu un article sur des hommes et la sauvegarde des rhinocéros. J’ai donc façonné l’animal. Là, je suis en train de travailler sur un autre animal.

Contact : Atelier Vie de chien, 1, rue Saint-Claire à Dinan. Tél. 06 72 70 98 24 ou vdcgalerie.com


Exposition Regards sur les arts, jusqu’au dimanche 16 octobre, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, à la collégiale de Lamballe. Entrée libre.

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