Mes toiles récentes série "Urban" sont construites à partir de prises de vues issues de satellites d'observation. J'ai toujours porté un intérêt particulier à la géographie, la géologie, les cartes et les atlas. J’aime faire de longues promenades sur l'outil de Google Earth, un outil très symbolique parce que notre vision aujourd’hui, est celle d’un réel différé par Internet.

 

Se déplacer au-dessus de quartiers résidentiels, quartiers d’affaires, zones industrielles, échangeur routiers ou terrains vagues et s'amuser ensuite à cadrer, redimensionner les images pour jouer avec leur luminosité et leurs tons. Elles me servent à ébaucher la structure de mes tableaux et à en donner la tonalité d'ensemble. Ensuite mon travail consiste à interpréter librement ces images numériques, à digérer leur froideur et leur inhumanité et à mettre en lumière leurs évidences et leurs paradoxes. Par le biais de l'épaisseur de la peinture et le jeu de la couleur, je leur attribue une matérialité qu'elles ne possèdent pas. J'aime également jouer avec leur échelle, ce qui me permet de mettre en œuvre petits et grands formats, de confronter vides et pleins, et d'avancer sur la frontière nébuleuse : figuration/abstraction.

 

En règle générale, mon choix se porte sur les villes, les banlieues et sur les traces de notre civilisation humaine. Mais, je ne sélectionne pas au hasard. Il faut que l'image retenue possède un intérêt graphique et qu'elle soit liée de près ou de loin à une émotion personnelle ayant pour origine un texte, un film, une musique, un souvenir, une « sensation géographique » ou un contexte géopolitique.